L’industrie métallurgique voit une « lacune inquiétante » dans la chaîne de création de valeur en Europe

par | 7. septembre 2023 | Politique

Les représentants du secteur appellent l’UE à investir davantage dans la transformation des matières premières afin de réussir à la transition énergétique.

D’importants représentants du secteur de la métallurgie demandent à l’Union européenne d’investir davantage dans la transformation des minéraux critiques. Sans des quantités considérables de matières premières telles que le nickel, le cuivre, le lithium, le graphite et les terres rares, la transition vers des technologies écologiques est impossible, peut-on lire dans une lettre (PDF) publiée jeudi par l’association industrielle Eurometaux et adressée à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

L’Europe doit assurer sa place dans l’ensemble de la chaîne de valeur verte, de l’extraction des matières premières au recyclage, affirment les signataires, dont des poids lourds du secteur comme Rio Tinto, Albemarle, LKAB, Li-Cycle et Solvay. Ils considèrent le traitement et la transformation (« midstream processing ») comme une « lacune particulièrement inquiétante ». Actuellement, la Chine domine ce secteur. Alors que les États-Unis rattrapent rapidement leur retard grâce à leur programme de subventions dans le cadre de l’Inflation Reduction Act, le climat d’investissement en Europe s’est encore dégradé en raison de la guerre qui se poursuit en Ukraine, ajoutent-ils.

L’UE tente d’y remédier avec la série de mesures de politique industrielle Net Zero Industry Act et le Critical Raw Materials Act, la loi prévue sur l’approvisionnement en métaux critiques. Une nouvelle « plateforme pour les technologies stratégiques pour l’Europe » (Strategic Technologies for Europe Platform, STEP) est également en cours d’élaboration. Cependant, selon l’industrie métallurgique, cette dernière ne vise pas suffisamment à soutenir la chaîne de valeur des métaux critiques en Europe.

En prévision du discours de von der Leyen du 13 septembre, qui présentera les plans de l’UE pour l’année prochaine, les représentants du secteur demandent donc « un financement suffisant et dédié » au niveau de l’UE, notamment via le Fonds européen d’innovation. La banque d’hydrogène de l’UE, qui doit compenser les différences de coûts entre l’hydrogène vert et les combustibles fossiles, pourrait servir de modèle. La lettre appelle également à la création d’un fonds européen pour les minéraux critiques.

L’année dernière déjà, une étude commandée par Eurometaux prévoyait des pénuries mondiales de matières premières à partir de 2030. L’Europe pourrait alors avoir besoin de 35 fois plus de lithium qu’aujourd’hui et jusqu’à 26 fois plus de terres rares pour atteindre ses objectifs climatiques.

Image : iStock/tiero

PUB