L’hydrogène vert joue un rôle clé dans la transition énergétique. Hambourg doit devenir une plaque tournante pour l’importation en Allemagne et en Europe.
L’hydrogène vert, qui est produit pratiquement sans émissions à l’aide d’énergies renouvelables, est considéré comme un espoir important dans la lutte contre le changement climatique. Afin de faire avancer le tournant énergétique et d’atteindre ses objectifs climatiques, le gouvernement fédéral de l’époque a présenté en 2020 sa stratégie nationale pour l’hydrogène (PDF). Il y prévoit un besoin en hydrogène de 90 à 110 TWh (90 à 110 milliards de wattheures) d’ici 2030. Celui-ci ne pourrait toutefois pas être produit en grande partie sur place, mais devrait être importé d’autres pays. Cela s’explique notamment par le fait que l’Allemagne ne dispose que de capacités limitées, par exemple pour les parcs éoliens et solaires. La méta-étude sur l’hydrogène des Instituts Fraunhofer ISI, ISE et IEG arrive également à la conclusion que la République fédérale doit couvrir jusqu’à 70 % de ses besoins par des importations.
Hambourg, le plus grand port maritime allemand, doit devenir à l’avenir un centre de transbordement central pour les importations d’hydrogène en Allemagne et en Europe. L’autorité municipale pour l’économie et l’innovation (BWI) a élaboré à cet effet un plan stratégique (PDF) comportant neuf points d’action. L’objectif est de contribuer à couvrir les besoins énergétiques nationaux et de consolider la position de la ville hanséatique en tant que « pionnière de l’hydrogène ». Pour mettre en œuvre concrètement cette stratégie, la BWI entend notamment identifier les besoins futurs en hydrogène ainsi que les éventuelles lacunes d’approvisionnement, conclure des accords avec des pays exportateurs et développer l’infrastructure d’importation. Le transport pourrait « à l’avenir se faire non seulement par bateau et par pipeline, mais aussi par le réseau ferroviaire déjà existant », précise le document.
En forme pour l’avenir de l’énergie
Comme l’écrit Die Welt, l’exportation d’hydrogène va changer le paysage énergétique mondial. Les « poids lourds de l’économie énergétique fossile » comme la Russie perdraient de leur importance. Les pays disposant d’importantes ressources naturelles en énergie éolienne et hydraulique, en énergie solaire et en énergie géothermique pourraient en revanche devenir des acteurs émergents. Hambourg a déjà conclu en novembre dernier un protocole d’accord avec l’Écosse, qui dispose d’importantes capacités éoliennes onshore et offshore, pour l’importation d’hydrogène vert. Parmi les objectifs de cette coopération figurent le développement de l’économie de l’hydrogène vert dans les deux régions, la réalisation des objectifs climatiques de Paris et la mise en place de chaînes d’approvisionnement entre l’Écosse et la ville hanséatique. Hambourg souhaite également conclure des accords similaires avec d’autres pays tels que le Danemark, la Norvège, l’Australie et l’Arabie saoudite, selon Die Welt.
Des pays riches en soleil comme la Namibie, l’Australie ou les Émirats arabes unis pourraient également utiliser à l’avenir leur énorme potentiel en énergie solaire pour produire et exporter de l’hydrogène vert. Dans sa stratégie nationale pour l’hydrogène, le gouvernement allemand mise sur des coopérations internationales avec des pays riches en soleil. Pour en savoir plus, voir : Projet commun hydrogène.
Photo: iStock/Kris Hoobaer