Les entreprises tech subventionnées n’auront plus le droit de développer des technologies de pointe en République populaire.
Les entreprises technologiques américaines qui bénéficient de subventions fédérales ne pourront plus construire d’installations pour le développement de technologies de pointe en Chine pendant dix ans, rapporte la BBC. Seule l’extension d’usines établies en République populaire pour servir le marché local serait autorisée. Ces directives font partie du Chips and Science Act, qui vise à soutenir l’industrie nationale des semi-conducteurs avec environ 52 milliards de dollars. Cette restriction vise à garantir que les entreprises subventionnées ne mettent pas en danger la sécurité nationale, a déclaré la secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo.
Les Etats-Unis sont engagés depuis des années dans un conflit commercial avec la Chine. Le Chips and Science Act a notamment pour objectif de réduire la dépendance économique vis-à-vis de la République populaire et de renforcer son propre avantage technologique. Les investissements comprennent par exemple des allègements fiscaux pour les entreprises qui souhaitent construire des usines de puces aux Etats-Unis.
La loi a été élaborée dans le contexte de la crise des semi-conducteurs qui, avec des chaînes d’approvisionnement mondiales interrompues et retardées, montre à quel point les Etats-Unis sont dépendants des importations de puces d’Asie de l’Est. La part nationale dans la production mondiale de puces a chuté de près de 40 à 10 % depuis les années 1990.
L’État nord-américain veut également renforcer sa position dans le domaine des technologies des semi-conducteurs par d’autres mesures. Ainsi, l’exportation de technologies clés ayant le potentiel d’être utilisées à des fins militaires doit être contrôlée plus strictement (nous en avons parlé). En outre, les membres de l’Indo Pacific Framework – une initiative économique lancée par les Etats-Unis – envisagent de créer un stock commun d’appareils à semi-conducteurs, de matières premières importantes pour l’industrie comme les terres rares et de biens vitaux comme les produits médicaux. Cela devrait permettre de garantir l’approvisionnement en cas d’urgence internationale sans dépendre de la Chine, rapporte Nikkei Asia.
Photo: iStock/Rawf8