Les trottinettes électriques – contribution à l’amélioration de la circulation ou fardeau pour l’environnement ?

par | 28. octobre 2021 | Technologies

Les trottinettes électriques polarisent les esprits. Mais leur nombre est susceptible d’augmenter à l’avenir.

Les trottinettes électriques sont depuis longtemps omniprésentes dans les grandes villes allemandes, et il arrive même qu’on trébuche par-dessus. Plus de 30 000 trottinettes électriques sillonnaient déjà les routes locales en 2019, un an après le lancement national de cette nouvelle forme de mobilité. Les fournisseurs comme Tier veulent élargir encore plus leur offre dans les prochaines années, comme le rapporte le Tagesschau.

Les e-trottinettes contiennent des matières premières précieuses

D’après les statistiques actuelles, les trottinettes électriques, malgré leur omniprésence, ne contribuent pas encore de manière positive à la protection du climat. Selon l’Agence fédérale de l’environnement, la distance moyenne parcourue n’est que de deux kilomètres. Ce n’est donc pas tant la voiture qui est remplacée ici, mais plutôt des moyens de transport écologiques comme le vélo, les transports publics ou la marche. Cela pose un problème car de grandes quantités d’énergie doivent être utilisées pour la production et le fonctionnement. En outre, de grandes quantités de ressources précieuses sont utilisées dans ces engins. Du lithium est nécessaire pour les batteries, des aimants permanents en terres rares pour le moteur. Tier estime la durée de vie moyenne d’une trottinette de location à 24 mois. Avec les nouveaux modèles, cependant, la durée de vie peut être considérablement augmentée. L’utilisation de l’énergie de charge provenant d’énergies renouvelables et le recyclage devraient également améliorer sensiblement l’écobilan.

Un grand potentiel

Pour exploiter pleinement le potentiel de la micromobilité, il faut toutefois améliorer l’intégration avec les transports publics, écrit l’Agence allemande de l’énergie (DENA). À Berlin, cela a déjà été mis en pratique avec l’application Jelbi de la société de transport public (BVG). L’application met en relation les services de mobilité de la BVG avec différents fournisseurs d’e-trottinettes, mais aussi d’options de covoiturage. Il est également possible de recharger les scooters aux stations Jelbi. À Hambourg, Hochbahn coopère avec les fournisseurs Voi et Tier. En particulier à la périphérie de la ville, où les distances à parcourir pour accéder aux transports locaux sont parfois assez longues, les micro-véhicules peuvent compléter le service en tant que navette.

Bien pensé, mal exécuté

Les réflexions menées jusqu’à présent ne tiennent pas compte de la volonté générale de lutter contre le vandalisme, mais aussi de la frustration liée aux trottinettes qui deviennent un risque de trébuchement lorsqu’elles sont mal garées. Rien qu’à Cologne, plus de 500 trottinettes de location ont jusqu’à présent été jetées sans ménagement dans le Rhin, comme le rapporte le Westdeutscher Rundfunk (WDR). Une opération de sauvetage prévue pour le début du mois de juillet a été annulée. Selon le rapport, le concept de sauvetage n’était pas convaincant. Le phénomène est également connu dans d’autres métropoles du monde. À Paris, le nombre élevé de trottinettes immergées a même donné lieu à la création d’une start-up. L’équipe de « Guppy » repêche les véhicules dans la Seine à l’aide d’aimants. Il n’est pas encore possible de dire si les trottinettes et leurs batteries représentent un danger pour l’environnement. Dirk Jansen, du Bund für Umwelt und Naturschutz Deutschland, fait remarquer au WDR qu’ils sont poussés sur les graviers et les pierres par le courant du Rhin. Il n’est pas certain que les boîtiers des batteries puissent résister à cette contrainte mécanique. S’ils ne le font pas, des toxines pourraient pénétrer dans l’eau. Dans ce cas, les sociétés de location sont sollicitées de plusieurs manières. Il faut continuer à chercher des concepts pour limiter le stationnement sauvage. De cette façon, la frustration de nombreuses personnes pourrait être contrée par quelque chose de conciliant. La récupération doit également être plus rapide, ce qui serait aussi un signal clair que les trottinettes ne sont pas des biens jetables.

Photo: iStock/skyNext

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