Le renoncement de Tesla aux terres rares : Un retour en arrière ?

par | 7. juin 2023 | Politique

Matières premières critiques et renforcement de l’électromobilité : les sujets de discussion d’une réunion virtuelle.

Lors d’une réunion d’investisseurs en mars, le constructeur de voitures électriques Tesla avait annoncé qu’il voulait renoncer au futur à l’utilisation d’aimants aux terres rares dans ses véhicules électriques. La société de conseil Adamas Intelligence a immédiatement estimé que l’impact sur la demande de néodyme et d’autres terres rares serait marginal, mais l’annonce de Tesla a suscité l’inquiétude au secteur. Peut-être à tort, comme le suggère une conversation entre le PDG Elon Musk et le Premier ministre de Mongolie, Luvsannamsrain Oyun-Erdene. Selon l’agence de presse nationale Montsame, cette rencontre virtuelle a porté sur la coopération dans le domaine de l’électromobilité. L’appel du ministre à des projets de recherche communs dans le domaine des terres rares et du cuivre, deux matières premières importantes pour la mobilité électrique, a retenu l’attention.

Reste à savoir si le politicien a ainsi éveillé l’intérêt de Tesla. Le constructeur automobile avait notamment justifié son renoncement annoncé aux terres rares par les conséquences de l’extraction de ces minéraux critiques. Le secteur étant nettement moins développé en Mongolie qu’en Chine par exemple, la mise en place de méthodes d’extraction et de traitement respectueuses de l’environnement s’imposerait. Cet immense pays enclavé cherche actuellement à attirer des investissements dans son secteur des matières premières et à transférer son savoir-faire dans ce domaine. On estime que plus de trois millions de tonnes de terres rares se trouvent en Mongolie, sans compter l’or, les minerais de fer et de nombreuses autres ressources naturelles. Pour Tesla et d’autres constructeurs automobiles, le pays pourrait constituer une alternative à la Chine, qui domine le marché des terres rares. Les tensions entre la République populaire et l’Occident alimentent régulièrement les doutes quant à la pérennité de l’approvisionnement de ces ressources et d’autres ressources stratégiques.

Image: iStock/Teka77

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