Le Sénat américain adopte le projet de loi. La Chambre des représentants n’a pas encore donné son accord.
Le Sénat américain a adopté dimanche l’Inflation Reduction Act of 2022. Le projet de loi, qui doit encore être approuvé par la Chambre des représentants le 12 août, prévoit la réduction de l’inflation, une baisse des prix des médicaments sur ordonnance et des investissements importants dans la protection du climat. Au total, les dépenses supplémentaires du paquet de mesures s’élèvent à 750 milliards de dollars US.
Rien que 36 milliards de dollars sont prévus pour des incitations à l’achat de voitures électriques, écrit le Washington Post. Seuls les véhicules des constructeurs qui renoncent d’ici 2024 aux batteries chinoises et d’ici 2025 aux minéraux en provenance de Chine ou d’autres pays avec lesquels les Etats-Unis n’ont pas d’accord de libre-échange sont toutefois éligibles à l’aide pouvant atteindre 7.500 dollars. L’industrie automobile américaine a déjà prévenu que 70 pour cent des modèles de voitures électriques ne seraient pas qualifiés pour la subvention prévue sous forme de crédit d’impôt, selon l’agence de presse Reuters. En effet, alors que les Etats-Unis ont tout à fait accès aux matières premières nécessaires, comme les terres rares, il manque actuellement des installations pour les transformer, ce qui se fait principalement en Chine.
La Chine a les matières premières pour la transition énergétique
L’Inflation Reduction Act doit en outre permettre d’accélérer le développement de l’énergie éolienne et solaire, qui a récemment connu un net recul aux Etats-Unis, comme l’a rapporté fin juillet l’association d’intérêts American Clean Power (PdF). Une des causes : des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement, dus entre autres à la pandémie. Le marché des modules solaires en silicium – le type de construction le plus courant – est dominé par les pays asiatiques, comme le montre le rapport Fraunhofer Photovoltaik (Pdf) présenté au printemps. L’avenir nous dira à quelle vitesse les capacités de production pourront être mises en place aux États-Unis, car ici aussi, on dépend pour l’instant de l’aide de la Chine pour la livraison des matières premières et des composants nécessaires. On peut toutefois se demander dans quelle mesure la République populaire est motivée pour aider les Etats-Unis à devenir moins dépendants. D’autant plus que les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis la visite de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, à Taiwan.
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