Allemagne : « De la mine à la Mercedes » – une nouvelle politique des matières premières s’impose

par | 21. juin 2022 | Marché, Politique

La guerre en Ukraine soulève des questions sur les options d’approvisionnement sécurisées.

Selon un document de travail récent de la Bundesakademie für Sicherheitspolitik (BAKS), un centre de formation continue interministériel de la République fédérale d’Allemagne dans le domaine de la politique de sécurité, la politique allemande des matières premières n’est plus adaptée à notre époque et doit être révisée.

L’auteur du document, Jakob Kullik, est membre du groupe de travail « Jeunes politiciens de la sécurité » de la BAKS et s’en prend dans son article d’opinion à la stratégie allemande pour les matières premières. Celle-ci a été conçue pour un monde dans lequel les règles du commerce international en vigueur sont généralement respectées par tous les États. Compte tenu de la forte dépendance de l’Allemagne vis-à-vis des importations de matières premières, de l’aluminium aux terres rares en provenance de Chine, la sécurité des matières premières devrait à l’avenir faire partie de la nouvelle stratégie de sécurité nationale de l’Allemagne. Enfin, les besoins en matières premières critiques augmenteront considérablement en raison du développement des énergies renouvelables. À cela s’ajoute l’électromobilité, qui stimule surtout la demande d’aimants permanents en terres rares. Kullik fait également référence à l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, qui a « soulevé des questions sur les options de livraison garanties, la sécurité d’approvisionnement économique et les possibilités de chantage politique ». En ce qui concerne les métaux critiques, la dépendance de l’Allemagne est encore nettement plus élevée que pour le gaz russe.

Le document de travail, dont le Handelsblatt avait parlé auparavant, se termine par trois recommandations d’action. Il faudrait trouver des sources alternatives, par exemple en concluant des partenariats pour les matières premières avec des pays tiers ou en extrayant et en traitant soi-même les matériaux critiques. En outre, il faudrait clarifier les responsabilités et doter les instances décisionnelles de compétences suffisantes. Kullik évoque en outre la constitution de stocks de certaines matières premières critiques. Leur achat, leur stockage et leur vente pourraient être placés sous la responsabilité d’une nouvelle autorité fédérale ou – après une extension de ses compétences – de l’Institut fédéral des géosciences et des matières premières (BGR).

Photo: iStock/Kosal Hor

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