Les relations avec la Chine et la coopération sur les matières premières critiques ont été abordées lors du forum ministériel UE-Inde-Pacifique.
L’UE veut renforcer sa coopération avec les pays de la région Indo-Pacifique. Afin de promouvoir les relations politiques et économiques, l’Union a organisé samedi le deuxième EU Indo-Pacific Ministerial Forum à Stockholm, qui a réuni les ministres des Affaires étrangères et d’autres représentants des deux régions. Bien qu’elle ne soit pas invitée en tant que participante, la Chine était au centre de la rencontre, comme l’écrit entre autres le South China Morning Post.
La déclaration finale (PDF) souligne qu’il faut éviter les dépendances potentiellement critiques et que la diversification contribue à la sécurité des chaînes d’approvisionnement, en faisant allusion à la République populaire qui n’est pas nommée. Comme nous l’avons rapporté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, se sont récemment prononcés en faveur d’une réduction des risques dans les relations avec la Chine, sans pour autant viser un découplage.
Selon Bloomberg, l’Europe veut également contrer les ambitions croissantes de la Chine dans la région, par exemple par le biais du programme Global Gateway en réponse au projet d’infrastructure massif de la Chine, la Belt and Road Initiative.
En outre, la France, en particulier, a tout intérêt à renforcer sa coopération avec la région Indo-Pacifique en raison de ses territoires d’outre-mer. C’est ce qu’a souligné la ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Catherine Colonna : « […] La France agit en pays européen mais aussi en pays de l’Indopacifique ». Les territoires ultramarins français « sont autant de ponts entre l’Europe et l’Indopacifique. », poursuit Colonna.
Lors de la réunion ministérielle, les deux parties ont réaffirmé leur coopération dans le domaine des matières premières critiques. Dans ce cadre, des accords de partenariat et de coopération ont déjà été signés avec la Malaisie et la Thaïlande, entre autres. Des négociations sur des accords de libre-échange avec différents partenaires indo-pacifiques sont également en cours. L’UE est jusqu’à présent fortement dépendante des importations chinoises pour les matières premières critiques telles que les terres rares, nécessaires à la transition énergétique. Des alternatives possibles comme le Vietnam, qui posséderait les deuxièmes plus grandes réserves de terres rares après la République populaire, sont donc de plus en plus au centre de l’attention.
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