Développement du premier test rapide pour la variole du singe

par | 20. avril 2023 | Technologies

Une nouvelle technologie utilise des nanomatériaux d’or et de hafnium et peut être adaptée pour détecter d’autres agents pathogènes.

Le premier test rapide pour la variole du singe a été développé par une équipe de recherche sous la direction de la Pennsylvania State University aux États-Unis. Il est basé sur des nanomatériaux d’or et de hafnium et peut détecter le virus en quelques minutes. Les tests actuellement utilisés nécessitent l’analyse d’échantillons en laboratoire, ce qui peut prendre plusieurs jours.

La technologie décrite dans la revue Advanced Functional Materials utilise des nanoparticules dites plasmoniques, qui possèdent des propriétés uniques en raison de leur taille et de leur forme, comme capteur moléculaire. Une nouvelle structure a été créée à partir de nanoparticules d’or sphériques – si petites qu’elles sont considérées comme ayant une dimension nulle – et de nanoplaquettes bidimensionnelles de disulfure d’hafnium, dont les propriétés optiques changent considérablement au contact du matériel génétique. Par rapport aux tests plasmoniques utilisés jusqu’à présent pour détecter les agents pathogènes, la sensibilité a pu être améliorée, explique le professeur Dipanjan Pan, responsable de l’étude.

Les tests rapides, la seule possibilité d’endiguer la variole du singe

Depuis le premier cas humain de variole du singe dans les années 1970, la maladie était considérée comme endémique au Nigeria et dans certaines régions d’Afrique centrale et occidentale, mais le virus s’est propagé dans plus de 100 pays depuis mai dernier. Près de 87.000 infections ont eu lieu dans le monde, dont un tiers aux Etats-Unis, indique le communiqué de Penn State.

Comme les thérapeutiques et les vaccins ne protègent actuellement pas suffisamment contre la contagion et comme le virus peut être transmis plusieurs jours avant l’apparition des symptômes, le diagnostic rapide est le seul moyen de l’endiguer, explique Pan. La méthode nouvellement développée pourrait donc aider à se préparer à la prochaine épidémie, voire pandémie. En modifiant les molécules, elle pourrait également être adaptée à la détection de futures mutations ainsi que d’autres virus, bactéries ou champignons. Dès que la validation clinique des tests sera terminée, les chercheurs souhaitent trouver des partenaires commerciaux pour mettre la technologie sur le marché.

Autre fait intéressant : grâce au germanium, les chercheurs ont franchi une étape importante dans le développement d’une technique qui pourrait à l’avenir permettre de diagnostiquer chez soi de manière fiable des agents pathogènes tels que le coronavirus.

Photo : iStock/appledesign

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