Les nouvelles conditions du bonus écologique pourraient exclure les voitures électriques de la République populaire et renforcer les marchés nationaux.
Le gouvernement français a publié de nouvelles conditions pour l’aide publique aux voitures électriques mercredi. Selon cette publication, les véhicules électriques seront désormais évalués sur la base d’un nouveau score environnemental, qui tient notamment compte des émissions de CO2 lors de la production. Le bonus a été mis en place en 2008 et était jusqu’à présent uniquement lié à des critères de poids et de prix ainsi qu’aux émissions de gaz à effet de serre générées lors de l’utilisation du véhicule, mais pas lors de sa production.
Exclusion délibérée des voitures électriques chinoises
Les nouvelles règles pourraient avoir pour conséquence que les voitures électriques chinoises ne remplissent plus les critères d’éligibilité pour le bonus écologique, car lors de la production, l’industrie de la République populaire travaillait principalement avec de l’électricité à base de charbon qui n’est pas écologique, comme l’écrit l’agence de presse Reuters. Le président de la République, Emmanuel Macron, avait déjà clairement déclaré en mai que l’industrie automobile chinoise ne serait pas soutenue par l’aide réformée et que les véhicules produits en Europe seraient au contraire favorisés. Actuellement, un tiers des bonus écologiques est attribué aux voitures électriques chinoises, poursuit Reuters.
Une liste de voitures électriques répondant aux nouveaux critères d’éligibilité du bonus écologique devrait être publiée en décembre. Le gouvernement français espère que cette mesure permettra d’économiser 800.000 tonnes de CO2 par an.
Le marché automobile français va-t-il changer ?
La réussite du projet français de réduire sensiblement l’achat de véhicules chinois suscite un certain scepticisme. Lorraine Morard, analyste chez S&P Global Mobility, estime par exemple que la part des voitures électriques chinoises sur le marché français pourrait atteindre de sept à huit pour cent l’année prochaine. Cela ne représente qu’une faible baisse par rapport aux dix pour cent habituels.
Au niveau de l’UE, des annonces ont également été faites récemment pour batailler contre l’influence de la Chine sur le marché européen des voitures électriques. La semaine dernière, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé une enquête anti-subvention sur les véhicules électriques de l’Empire du Milieu, qui inonderaient le marché mondial. La République populaire a réagi par des critiques sévères.
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