Métaux critiques : le G7 veut renforcer les chaînes d’approvisionnement

par | 22. mai 2023 | Politique

Les pays du G7 soulignent l’importance croissante des matières premières pour la transition énergétique et aspirent à plus d’indépendance économique vis-à-vis de la Chine.

Le week-end dernier, les chefs d’État et de gouvernement du G7 se sont réunis à Hiroshima, au Japon. Outre l’appel à un renforcement des mesures de protection du climat au niveau mondial et la guerre en Ukraine, les métaux critiques et leur rôle dans la transition énergétique mondiale étaient également à l’ordre du jour.

La déclaration commune (PDF) réaffirme l’importance croissante de ces matières premières. Il est nécessaire de mettre en place des chaînes d’approvisionnement résistantes, robustes, responsables et transparentes pour les métaux critiques. Pour ce faire, il convient notamment de promouvoir la diversification des chaînes d’approvisionnement, le recyclage et la création de valeur locale.  « Les pratiques de distorsion du marché et les politiques monopolistiques concernant les métaux critiques » [traduction de métaux-industriels.net] seraient en revanche rejetées.

Même si la République populaire n’est pas explicitement mentionnée, de tels passages visent principalement la Chine, qui est entre autres le plus grand producteur mondial de matières premières importantes comme les terres rares. Lors de leur réunion, les pays du G7 ont également adopté pour la première fois une déclaration commune sur la sécurité économique (PDF), dont l’objectif est de réduire les dépendances économiques. Le problème des transferts de technologie non souhaités est abordé, et les investissements à l’étranger doivent être contrôlés plus strictement à l’avenir. En même temps, la déclaration finale du sommet souligne que l’objectif ne serait pas de nuire à la Chine ou freiner son progrès économique, et que la coopération serait importante pour relever les défis mondiaux.

Dans ce contexte, les positions très différentes des pays du G7 apparaissent au grand jour. Alors que le chancelier allemand Olaf Scholz s’est exprimé à plusieurs reprises en faveur d’un derisking plutôt que d’un decoupling, compte tenu de la forte interdépendance économique de l’Allemagne avec la Chine, les Etats-Unis et le Japon, pays hôte, ont plaidé préalablement du sommet pour une apparition plus déterminée vis-à-vis de Pékin.

Les dirigeants chinois ont émis de vives critiques, accusant notamment le G7 de diffamation et d’ingérence dans les affaires intérieures. Peu après la publication de la déclaration finale du G7, la Chine a également décrété une interdiction partielle de vente contre le fabricant américain de puces à mémoire, Micron, comme l’a notamment rapporté l’agence de presse Reuters, en invoquant des risques de sécurité. Les experts considèrent cette mesure comme une contre-mesure aux restrictions américaines à l’exportation de la technologie des puces déjà adoptées l’année dernière.

Image:  iStock/jamesjuntree

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