L’UE veut continuer à s’affranchir de la Chine

par | 21. juin 2023 | Politique

Présentation d’une stratégie visant à renforcer la sécurité économique de l’Union européenne.

La Commission européenne et le Haut représentant de l’Union, Josep Borrell, ont présenté mardi une approche visant à renforcer la sécurité économique. La pandémie de coronavirus, la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques croissantes auraient mis en lumière les faiblesses des économies européennes. A cela s’ajouterait une profonde mutation technologique.

Le document stratégique, qui doit être examiné par le Conseil européen à la fin du mois, repose sur trois piliers : renforcer la compétitivité en Europe, se protéger contre les risques identifiés et développer la coopération avec d’autres pays dans le domaine de la recherche afin de renforcer la sécurité économique.

Selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l’UE est ainsi la première grande économie à élaborer une telle stratégie. 

Réduire la dépendance, conclure de nouveaux partenariats

Le document « Stratégie européenne de sécurité économique » souligne qu’une trop grande dépendance vis-à-vis d’un seul pays « limite les options stratégiques de l’Europe » [traduit par métaux-industriels.net] et représente un danger pour les économies nationales et les citoyens de l’UE. La Chine n’est pas explicitement mentionnée, mais les experts estiment que l’UE souhaite se démarquer davantage de la République populaire avec cette stratégie.

Le concept aborde ainsi certains risques potentiels pour l’Union et met l’accent sur les difficultés possibles de la chaîne d’approvisionnement en énergie, mais aussi en matières premières nécessaires aux technologies telles que les énergies renouvelables. C’est pourquoi l’UE continuerait de miser sur le renforcement et la diversification des chaînes d’approvisionnement.

L’Union européenne dépend fortement de la Chine en matières premières telles que les terres rares nécessaire à la transition énergétique. En mars, la présidente de la Commission européenne s’était déjà prononcée en faveur d’un « de-risking » de l’UE dans ses relations avec la République populaire. Elle s’est également efforcée d’établir de nouveaux partenariats commerciaux lors de son récent voyage en Amérique latine, où elle a notamment initié de nouvelles coopérations dans le domaine des matières premières (nous en avons parlé).

Développer et protéger les technologies propres

L’Union européenne souhaite également limiter l’accès de tiers aux technologies des semi-conducteurs ou aux projets de recherche et développer ainsi que protéger ses propres technologies. Pour ce faire, l’UE propose la mise en place d’une plate-forme de technologies stratégiques pour l’Europe (en anglais « STEP ») qui va servir à l’échange sur des projets portant sur les technologies numériques, propres et biotechnologiques.

La stratégie de sécurité économique présentée se heurte toutefois à des critiques de la part de certains Etats membres de l’UE qui entretiennent des relations étroites avec la République populaire, comme le rapporte le Handelsblatt.

Image: iStock/Jorisvo

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