Jusqu’à présent, l’industrie solaire est le principal utilisateur de tellure, mais de nouvelles applications misent également sur ce métal technologique rare.
Le tellure joue un rôle clé dans le développement des énergies renouvelables, car ce métal technologique blanc argenté à l’éclat métallique est notamment utilisé dans les cellules solaires à couches minces sous la forme du semi-conducteur tellurure de cadmium (CdTe). Selon les données de l’U.S. Geological Survey (PDF), les cellules solaires représentaient 40 pour cent de la consommation mondiale de tellure en 2021. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que les modules en silicium cristallin continueront à dominer le marché des cellules solaires. Toutefois, la demande de tellure pourrait être multipliée par sept d’ici 2040, pour atteindre 1 400 tonnes, à condition que l’efficacité des modules solaires fabriqués à partir de ce matériau soit encore améliorée. Jusqu’à présent, leur rendement, c’est-à-dire la part d’électricité obtenue à partir de la lumière du soleil, est inférieur à celui des modules cristallins. Mais ils marquent des points notamment grâce à leur faible poids, un grand avantage pour le montage sur les toits, et à leur processus de fabrication relativement peu coûteux. Pour faire face à une demande croissante, notamment en raison de l’Inflation Reduction Act, l’un des principaux fabricants de modules CdTe, First Solar, se prépare à investir des milliards de dollars.
Photovoltaïque et nouveaux domaines d’application se font concurrence
Comme le rapporte le service de l’industrie Argus, les modules solaires à base de CdTe sont également de plus en plus en concurrence avec de nouvelles applications du tellure. Par exemple, le mois dernier, le fabricant de tellurure de cadmium et de zinc (CZT) Kromek, basé au Royaume-Uni, a signé plusieurs contrats pour développer des détecteurs CZT pour l’imagerie médicale. Selon ses propres informations, la demande dans ce domaine a récemment augmenté. Argus fait référence à d’autres domaines d’application, par exemple comme matériau thermoélectrique pour le refroidissement de microprocesseurs (tellure de bismuth) ou pour la fabrication de batteries (tellure de lithium), comme le développe l’entreprise canadienne First Tellurium.
Selon Argus, les domaines d’application établis et les nouvelles technologies pourraient à l’avenir entrer en concurrence pour l’approvisionnement en tellure, de sorte que la consommation dépasserait le volume d’extraction actuel. Celle-ci ne peut pas être augmentée à volonté, car le métal rare est principalement extrait dans le cadre de l’exploitation minière du cuivre. Selon l’USGS, le principal producteur est la République populaire de Chine, avec une part de 340 tonnes sur une production mondiale totale de seulement 640 tonnes l’année dernière. Le niveau des prix est déjà élevé depuis quelques années et une détente semble peu probable au vu de la hausse prévue de la consommation.
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